Les conseils d’une aînée

Quand trois étudiants de deuxième année m’ont suggéré d’écrire un article sur ce sujet, j’ai longuement hésité. En dehors des contraintes liées à mes obligations académiques, deux préoccupations majeures m’empêchaient d’accepter immédiatement leur proposition. En premier lieu, que pourrais-je bien ajouter aux conseils traditionnels prodigués par les parents et les professeurs à tout jeune étudiant ? C’est d’ailleurs, et je le dis au risque de trahir mes pairs, la vraie raison qui a motivé le refus des autres étudiants finissants sollicités à accepter cette demande. En deuxième lieu, puis-je en réalité me prévaloir de mon statut d’étudiant en 8e session afin de m’ériger en seule détentrice des secrets de la réussite? D’ailleurs, je dois encore, avant de boucler complètement ce cycle d’étude, réussir les examens de fin de session.

Cependant, en pleine crise de scepticisme, les souvenirs de ma première session à l’Université Quisqueya ont émergé. Septembre 2012, alors que je m’apprêtais à commencer une nouvelle aventure académique, mes questions et mes appréhensions étaient multiples. Dans mes premiers cours, j’avais pour ‘’aîné’’ des étudiants qui me devançaient uniquement d’un point de vue chronologique. Point n’est alors besoin de dire qu’ils ne pouvaient jouer efficacement le rôle du guide dont il me fallait à l’époque. Je me suis rappelée combien je voulais avoir l’avis d’une personne qui avait entamé cette course avant moi et accomplissait promptement chaque épreuve. Aussi, me suis-je résolue à écrire cet article non pas avec la prétention de livrer aux plus jeunes une quelconque formule universelle et absolue de la réussite des cours à la FSJP mais de préférence, dans le but de partager ma propre expérience. A cet égard, je commencerai tout d’abord par faire certaines considérations générales sur la manière d’aborder les études de droit. Puis, dans une deuxième partie, je ferai quelques remarques particulières concernant spécifiquement les étudiants de la FSJP.

D’entrée de jeu, il faut souligner que, contrairement à ce que je pensais au départ, les études de droit sont loin d’être faciles. C’est malheureusement l’erreur commise par bon nombre de nouveaux étudiants qui abordent leurs études avec une certaine légèreté, pensant que leur réussite dépendra de leur capacité à réciter le cours par cœur ou à utiliser dans leurs examens un style littéraire caractérisée par la récurrence de mots ronflants. A mon sens, aucun cours, aussi banal qu’il puisse paraitre, ne doit être laissé au hasard. Certaines fois, les lacunes accumulées dans un cours de première ou de deuxième session gêneront à la compréhension de cours de septième ou de huitième session. Par exemple, ne pas maitriser le droit des biens et le droit des contrats en deuxième année, c’est s’exposer au risque de ne rien comprendre au cours de droit des suretés dispensé en 8e session.

En conséquence, il est essentiel d’aborder chaque cours avec prudence. Certes, il n’est pas à écarter que certains cours vont exiger plus de concentration que d’autres. Il n’en demeure pas moins primordial de respecter à chaque fois les principes qu’observerait le bon étudiant placé dans les mêmes conditions. Ce dernier respecte les obligations de suivre attentivement les cours, de réviser régulièrement ses notes, d’approfondir ce qui a été dit en classe par la recherche personnelle, en discuter avec ses camarades, faire preuve d’honnêteté lors des examens… Le bon étudiant est aussi à mon avis celui qui développe des rapports courtois  avec ses professeurs. Par ailleurs, je crois fermement que le bon étudiant est aussi celui sait faire une pause pour s’amuser. En effet, se cantonner 24/24 à ses livres n’ouvre pas les portes du succès mais  entraine simplement le surmenage.
Cependant, en plus d’observer ces recommandations générales, des précautions particulières doivent, à mon sens, être prises par l’étudiant en droit à Quisqueya. En effet, la problématique des cours annuels est un élément dont il lui faut absolument tenir compte. En dépit des efforts réalisés par le décanat au cours des deux années précédentes, la plupart des ‘’prérequis’’ (cours dont la réussite permet d’accéder à un autre cours)  ne se donnent qu’une fois par an. Cette situation est assez révoltante quand parfois par une simple erreur, un étudiant, qui avait bien compris le cours, est condamné à passer une année supplémentaire. De toute façon, au risque de choquer certains, pour moi, il faut s’y faire. Certes, il est important de continuer à dénoncer le problème et à espérer qu’il sera complètement résolu au bout d’un certain temps. Mais en attendant, ce n’est une excuse valable pour, permettez-moi l’expression, ceux qui font leur doctorat en droit des obligations I ou en droit administratif I. Pour moi, il s’agit simplement d’une motivation supplémentaire qui doit encourager chaque étudiant à multiplier ses efforts.

En guise de conclusion, je veux tout d’abord souligner que par-dessus tout, comme pour tout ce qu’on entreprend dans la vie, il est important que l’étudiant soit motivé par l’amour de la matière. Personnellement, à chaque nouveau cours, à chaque nouvelle notion apprise, à chaque nouveau professeur rencontré (et sur ce point je peux dire qu’à Quisqueya, nous sommes chanceux), je me dis qu’il ne peut pas exister une matière plus intéressante. Parfois, après un cours, je m’empresse de relire non pas en exécution de mes obligations d’étudiante, mais simplement parce que ‘’j’ai trouvé le sujet passionnant’’. A l’inverse, j’ai connu des étudiants brillants qui n’ont jamais pu progresser parce que simplement ils n’aimaient pas vraiment le Droit.

Par ailleurs, tout en espérant avoir apporté une contribution, aussi minime soit-elle, à la réussite de tous les étudiants en droit qui prendront le temps de lire cet article, je tiens à souhaiter non seulement aux plus jeunes mais également à tous les finissants du courage, de la détermination et du succès.

THOBY Farahd Krystie, étudiante en 8e session
Faculté des Sciences Juridique et Politique
Université Quisqueya
Avril 2016


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